Chapelle de la Tremblaye
Notre Dame de la Tremblaye
" Non loin de Daon, sur la route qui conduit de ce bourg à Saint Michel de Feins, en face du hameau de la Tremblaye, s’élève une modeste chapelle dédiée à la Sainte Vierge et désignée sous le nom de Notre-Dame de la Tremblaye. Jean Grandet, dans sa Notre-Dame Angevine, dit qu’une vieille femme estropiée, de la paroisse de Soeurdres, qui ne pouvait marcher qu’avec des béquilles, résolut un jour de faire une neuvaine au pied d’une image de Notre-Dame placée par une personne inconnue dans un arbre du carrefour de la Tremblaye. Elle s’y fit porter et fut guérie. Cette guérison inopinée attira depuis de nombreux malades qui vinrent en pèlerinage. Selon la légende connue des habitants de Daon, des enfants gardant leurs moutons, dans un terrain appelé l’allée de la Tremblaye, virent dans un tremble une petite statuette qu’ils emportèrent chez eux, à la métairie des Petites-Places. Quand ils voulurent la reprendre le lendemain, elle n’y était plus. Mais ils le retrouvèrent où elle était la veille. Ils la prirent de nouveau et quoique la métayère l’eut enfermée dans une armoire, elle retourna à sa place accoutumée : ce fait se renouvela plusieurs fois. Le curé informé de l’événement, crut ne pouvoir mieux faire que de placer la statuette dans l’Eglise paroissiale. Or, l’image de Notre-Dame ne consentit pas plus à demeurer dans l’Eglise que dans l’armoire et elle regagna bientôt son arbre favori. Il fallut bien comprendre, et alors sans doute, comme le remarqua M. Couanier de Launay, arriva la guérison rapportée par Grandet, puis le pèlerinage s’établit. Un tronc pour recueillir les offrandes fut placé au pied de l’arbre, et Jean Gilles, vicaire de Daon, chargé du soin de recevoir les dons des fidèles, fût bientôt en mesure de bâtir une chapelle. Grandet assigne à la guérison de la femme Leduc, la date de 1660, et à la construction de la chapelle, celle de 1670. Cependant, lors d’un agrandissement, en 1862, on a fait peindre en noir sur le tuf, au-dessus de la porte d’entrée, la date de 1651. Dès que la chapelle fut achevée, l’Evêque d’Angers permit d’y célébrer le Saint Sacrifice ; et d’après Grandet, le prieur nommé Pierre Marcassu, gascon, retirait de ses messes un revenu aussi considérable que de son prieuré qui était aussi un des meilleurs de l’Anjou. Une lampe était presque continuellement entretenue allumée devant la sainte image et elle était alimentée par les petites bouteilles d’huile que les jeunes mères venait offrir " afin que la Mère de Dieu donnât à leur sein en abondance la douce nourriture de leurs nouveau-nés". La chapelle primitive avait 7m85 de long sur 5m15 de large : plus tard on élèvera en avant du pignon de façade un porche soutenu par des piliers de bois pour abriter les pèlerins qui ne pouvait entrer dans l’intérieur. Ce porche avait la même largeur que la chapelle et s’avançait de 4m40 au-devant. On venait à la Tremblaye demander le soleil ou la pluie selon les besoins de la terre. Un acte épiscopal du 30 septembre 1702 de Michel Le Peletier, évêque d’Angers, avait, comme nous l’avons dit, transféré, avec le consentement de Germain Hunault de la Chevalerie, prieur de Daon, et l’agrément de l’abbé de la Roë, le service des deux messes par semaine qu’on disait autrefois à la chapelle du prieuré de la Madeleine, ruinée de vétusté et interdite depuis trois ans, à la nouvelle chapelle, qui, dit le registre de la paroisse, avait été construite par les paroissiens depuis quelques années, à peu de distance à la Tremblaye. Il était d’usage, ainsi que nous l’avons indiqué, que les fidèles de Daon fissent leurs stations à la chapelle de la Tremblaye, pendant la quinzaine précédant la communion pascale. Pendant la Révolution le prieur-curé de Daon, Martinet et son vicaire, Fraguier, refusèrent de prêter le serment exigé par la Convention : quand ils durent se cacher, le paroissiens assistèrent à Argenton à la messe du curé non assermenté, où à celle des paroisses voisines. La sainte messe était dite aussi quelquefois à la Tremblaye, l’église paroissiale ayant à cette époque, été incendiée. Un certain nombre de personnes de Daon suivirent les armées vendéennes. Un jour une main sacrilège brisa la statuette de la Tremblaye dont les fragments furent pieusement conservée, et l’image bénie fut reportée plus tard dans la chapelle. Depuis 1802 on a muré le porche qui précédait la porte d’entrée, et on a allongé l’édifice qui a té blanchi et plafonné. Une petite sacristie a été ajoutée, en 1864, au sud-est, et les paroissiens ont contribué aux dépenses. La statuette a été mise sur le gradin de l’autel, dans un habitacle vitré qui sert de base à la nouvelle et belle statue de la Sainte-Vierges. Les messes y sont fréquentes. Une charmante statuette de la Vierge et de l’Enfant-Jésus a été déposée dans une petite niche sur la façade. On a replacé au-dessus de la porte du nouveau pignon une ardoise entourée de feuillages légèrement sculptée qui devait être au pignon primitif. C’est au-dessous de cette ardoise qu’on lit la date de 1651. Sur l’ardoise on remarque l’inscription suivante :
MARIA : REGINA
COELI : MATER
ET : VIRGO : PER
PETVA